Une libellule en Savoie : variation autour du sujet
Le lac Guichard, au col de la croix de fer, en Savoie, est un très bon endroit pour observer les aeschnes des joncs. Le milieu est facilement accessible et les libellules sont nombreuses.
Mi-aout, j’avais pu trouver un mâle sur un beau perchoir, attendant qu’il fasse assez chaud pour décoller (si vous voulez le voir, c’est ici ).
Voulant retenter ma chance, j’y suis retourné début septembre. Les aeschnes des joncs étaient déjà moins nombreuses mais j’en ai trouvé une bien positionnée, que j’ai pu photographier à mesure que le soleil se levait.
Avec cette libellule pour seul sujet de la matinée, j’ai pu prendre mon temps pour rechercher plusieurs cadrages.
Celui auquel j’ai pensé en premier est l’aeschne en ombre chinoise devant le ciel rouge. Le soleil n’était pas encore visible, il n’y avait donc pas de lumière directe sur la libellule.
Après avoir tâtonné pour placer le trépied correctement et pousser les quelques herbes présentent dans le cadre, j’ai pris la photo rapidement. À pleine ouverture, j’ai choisi de faire la mise au point sur les ailes au lieu des yeux de la libellule, pour mieux détacher sa silhouette du fond.
Le soleil passant par-dessus la crête, j’ai voulu photographier l’aeschne des joncs dans son environnement montagnard. J’ai plusieurs photos de libellules ou l’insecte est en plan serré mais très peu ou l’environnement est visible, principalement car approcher un grand-angle les fait fuir 99% du temps ! Mais pas de fuite à cette heure de la journée !
Bien que mon Sony 24-70 f2,8 GM (mon retour sur cet objectif ici) ne soit pas vraiment fait pour cela avec sa mise au point minimum à 38cm, la grande taille de la libellule la rend bien visible même à 24mm. L’ouverture à F8 m’a permis d’avoir les Aiguilles d’Arves identifiables et un meilleur piqué sur l’insecte.
La lumière étant encore douce pour quelques minutes, j’ai tourné l’objectif macro vers le profil de l’insecte. Je voulais avoir le plus de profondeur possible mais avec la lumière disponible (1/50ème, F4, 800 isos) il n’était pas possible de fermer à F11 et obtenir une photo nette. J’ai donc pris une dizaine de photos avec des mises au point différentes puis les ai fusionné sous Photoshop. Le résultat n’est pas tout à fait parfait mais bien meilleurs qu’une photo seule !
Le soleil ayant complètement franchi la ligne de crête, l’aeschne des joncs était complètement éclairée par une belle lumière chaude, illuminant ses ailes.
Pour obtenir ce voile orangé j’ai cadré la libellule devant un fond sombre, un rocher en arrière-plan. Les rayons du soleil touchant directement la lentille frontale ont créé ce voile, qui n’aurait pas été aussi visible sur fond de ciel clair.
La couleur de la lumière changeant très vite, j’ai rapidement pris différentes photos en conservant ce rocher sombre en arrière-plan. Utiliser le flare demande quelques essais : trop de lumière et le voile est trop important, pas assez de lumière et l’effet est invisible.
Si la libellule n’avait pas bougé pour mieux prendre la lumière, je n’aurai pas pu la photographier de profil avec cette lumière.
Il ne s’est écoulé que 7 minutes entre la quatrième photo et celle-ci et la lumière est déjà devenue bien plus jaune !
Je prends cette dernière photo, avant que le soleil ne monte trop haut dans le ciel. D’ailleurs, l’aeschne des joncs a commencé à faire vibrer ses ailes pour accélérer sa montée en température. Le temps que je range mon matériel dans le sac, elle s’est envolée vers le lac.