Test du Sigma 70-200 F2,8 OS HSM Sport
Test du Sigma 70-200 F2,8 OS HSM Sport aux îles feroé.
Heureux possesseur depuis quelques semaines du nouveau 70-200 de chez Sigma, je n’ai pas hésité à l’emmener avec moi pour photographier les paysages des Îles Féroé !
Tour du propriétaire.
Ce qui frappe en premier en prenant en main l’objectif, c’est son poids ! Ses 2kg en font le plus lourd des 70-200 F2,8 du marché. Heureusement ils s’accompagnent d’une construction en métal très rassurante et d’une tropicalisation très efficace (que j’ai eu l’occasion de tester à plusieurs reprises...).
L’objectif dispose d’une bague de zoom située à l’avant et d’une bague de mise au point située au milieu, le but étant d’assurer une meilleure prise en main et un meilleur équilibre à main levée, ce qui, pour ma part, fut le cas.
Entre ces deux bagues se trouvent trois boutons programmables via le dock vendu séparément. N’ayant pas ce dock, je n’ai pas pu leurs assigner une fonction sur mon Sony A7. Plus proche de la baïonnette, des interrupteurs permettent d’activer / désactiver la mise au point automatique, le stabilisateur, de sélectionner la plage de mise au point (entière ou entre 3m et l’infini) et les modes autofocus programmables via le dock.
Enfin le collier de pied permet de faire tourner l’objectif sur lui même. Son embase est au format arca-swiss, permettant de le fixer directement à la rotule sans plaque supplémentaire ce qui est très pratique !
Seule l’embase est détachable, il n’est pas possible de le retirer en totalité pour gagner en poids, c’est un peu dommage...
Enfin, le diamètre pour filtres vissant est de 82mm. C’est supérieur au plus classique 77mm et peut vous faire racheter quelques filtres. En revanche, il est, directement compatible avec le porte-filtre Nisi V5 Pro.
L’autofocus sur le Sony A7 via la bague MC-11
Je souhaitai cet objectif pour la photo de paysage et l’astrophotographie, l’autofocus n’était donc pas une priorité absolue, mais puisque il existe, je l’ai essayé.
La MC-11 est aussi bien construite et tropicalisée que le 70-200 Sport ce qui est rassurant. La mise au point sur un sujet contrasté se fait rapidement mais pas instantanément. En revanche, dès que le sujet est dans l’ombre ou peu contrasté, l’objectif fait des aller-retours autour du point, souvent sans le trouver.
La même chose se produit en AF continu ou le suivi d’un sujet pas trop rapide (une personne marchant vers vous) fonctionne. La détection des visages est d’ailleurs active.
Mais dès que le sujet bouge trop vite, le suivi n’est plus efficace.
Cela est sûrement du à l’autofocus de mon Alpha 7 premier modèle qui n’est pas une référence en matière de suivi… Après un rapide essai, un A7 mkIII fait beaucoup mieux !
Du coté de l’optique…
J’ai pour l’instant surtout utilisé le 70-200 Sport entre F6,3 et F11, des ouvertures auxquelles tout objectif est supposé être performant.
Et heureusement c’est le cas sur toute la plage de focales du centre aux bords ! Je n’ai jamais été déçu pour la netteté des photos (hormis celles où j’ai raté la mise au point...). Si la MAP est bonne, c’est net, très net et c’est tout ce qu’il y a à dire sur le sujet.
L’aberration chromatique est très faible, je n’ai aperçu qu’une très fine, quasi invisible, frange colorée, que dans des cas de très forts contrastes. Elle disparaît en un clic en post-traitement.
Le vignetage est présent aux grandes ouvertures à toutes les focales. Il est très peu visible aux ouvertures utilisées en paysage.
Flare : le soleil direct étant assez rare aux Îles Feroé, je n’ai pas eu l’occasion de tester l’objectif sur ce point.
Sur le terrain et sous la pluie !
J’ai utilisé le 70-200 Sport dans le froid, la pluie et le vent pendant une semaine. Il est resté monté sur le trépied plusieurs dizaines de minutes complètement trempé et n’a pas montré le moindre signe de faiblesse. Rangé humide dans le sac (lui aussi humide) je n’ai jamais eu la moindre formation de buée à l’intérieur de l’objectif. Sa tropicalisation est donc, pour moi, très efficace !
Son excellente optique m’a permit de l’utiliser à toutes les focales sans arrière-pensée ce qui n’étaient pas le cas avec mes précédents 70-200 où l’homogénéité et la netteté globale de l’image baissait à mesure que la focale augmentait.
Les bagues de zoom et de mise au point sont faciles à manipuler même mouillées et avec des gants. Elles sont assez fermes et demande une certaine force pour tourner (plus que le 200 F2 Nikon, le 16-35 F4 Sony-Zeiss, beaucoup plus que le 180mm macro Tamron et équivalente au 24-70 GM Sony (pour la bague de zoom)). A vous de l’essayer pour savoir si cela vous convient, personnellement je préfère une bague ferme à une trop lâche.
J’ai trouvé le stabilisateur très efficace, me permettant de descendre au 40ème/s à 200mm (je tremble beaucoup...). Vous arriverez sans aucun à de meilleurs résultats.
Son poids ne m’a pas posé problème pour une utilisation « sortie du sac - montage sur trépied - rangement dans le sac ». Etant habitué à ce que mon sac de randonnée pèse 10kg, je l’ai porté sans problème.
En revanche, après 15 minutes à main levée, j’ai très vite ressentit ses 2kg !
Conclusion.
Je suis très très satisfait de ce 70-200 ! Je ne lui ai pour l’instant trouvé aucune faiblesse et il a répondu à toutes mes attentes. A 1500€ neuf, c’est de plus l’un des 70-200 f2,8 moderne les moins cher du marché.
Si vous pouvez accepter les 500g supplémentaires par rapport à ses concurrents, je vous le conseil sans réserve !