Pratiquer la photo macro avec un sujet original : la dolomède !
Plongez votre objectif macro dans les yeux de l’araignée…
Attention, si vous n’aimez pas les araignées, il y en a plein cet article ! Par contre si vous avez envie d’un sujet qui change des grands classiques de la photo macro, il pourrait vous intéresser !
La dolomède est une araignée de grande taille, le corps de la femelle peut mesurer 22 mm. Regardez sur une règle, ça fait pas mal pour une araignée française !
Je l’ai découverte en Bretagne, dans une tourbière du Morbihan, au printemps 2015. L’animal marchait dans l’herbe et j’ai croisé sa route. Pas question de ne pas photographier une telle bestiole !
Comme souvent chez les araignées, le mâle est plus petit, plus fin, plus discret. J’en ai déjà vu une fois ou deux mais il s’est enfuie à chaque fois et je n’ai jamais pu le photographier. Ce sont donc des femelles présentes sur ces photos.
Au-delà de sa taille, elle est très reconnaissable à sa couleur brun-noir qui fait ressortir les deux lignes jaunes de chaque côté de son corps. Impossible de la confondre avec une autre espèce !
Mais où et quand trouver cette araignée spectaculaire ?
Sur l’eau et même parfois dedans ! Car la dolomède est une espèce semi-aquatique. Elle peut évoluer sous la surface en s’agrippant aux plantes, marcher sur l’eau ou alors se promener dans la végétation rivulaire.
Ses pattes légèrement enfoncées dans le film aquatique grâce à ses poils hydrofuges, elle détecte les vibrations de ses proies, des insectes tombés à l’eau ou vivant près de la surface, et se dirigera vers eux.
Car cette araignée n’utilise pas de toile. Ne la cherchez donc pas bien en évidence suspendue entre deux tiges mais plutôt marchant dans les herbes ou prenant le soleil sur un nénuphar.
Une chance pour le photographe, elle se trouve à peu près dans toute la France. Les adultes sont visibles mois de Mai à la fin Août ce qui laisse du temps pour effectuer une belle série de photos.
Mais elle tend à se raréfier du fait de la disparition de son habitat naturel : les eaux stagnantes ou au courant très très faible.
Pas de panique cependant, si vous avez quelques mares à proximité de chez vous, vous trouverez sans doutes la dolomède dans l’une d’entre elles !
Une fois que vous l’avez trouvé en la repérant de loin sur l’eau ou en la voyant s’enfuir devant vos chaussures, il va falloir la prendre en photo…
Photographier la dolomède
Rien de bien compliqué si ce n’est qu’il faut soigner l’approche et se faire discret. La dolomède perçoit les vibrations des insectes et donc aussi les nôtres qui peuvent la faire fuir. Évitez aussi de faire passer votre ombre rapidement au-dessus d’elle, elle pensera sous doute qu’un prédateur approche et plongera sous l’eau.
Mais une fois approché, j’ai pu changer de position et de cadrage avec des mouvements lents jusqu’à atteindre le rapport 1/1 ou presque (la vision de l’araignée à ce grandissement peut donner quelques frissons ;) )
Ceci est valable lorsqu’elle est en chasse, à l’affut. Par lorsque je l’ai croisé en déplacement dans les herbes, ce fut très différent. Sur les deux photos où elle est en train de manger un insecte elle s’est figée devant mon pied et est restée immobile quelques minutes.
Mais sur la photo où elle transporte ses oeufs, elle ne s’est quasiment pas arrêtée. Il a donc fallu faire très vite et la photo n’est pas aussi aboutie que je l’aurait souhaité.
Quand je continuerai cette série je recommencerai par des vues “sur l’eau” pour me refaire la main, avant de traquer l’animal dans les herbes.
Côté météo, j’ai privilégié un temps un peu couvert avec une lumière diffuse. L’araignée est sombre et la surface de l’eau où certaines herbes renvoient vite beaucoup de lumière, créant un contraste assez fort et des problèmes de dynamiques.
Si l’araignée l’accepte, un diffuseur et un réflecteur seront utiles à ce moment mais ces grands accessoires provoqueront peut-être sa fuite. Une lumière diffuse permet d’obtenir une photo aux contrastes plus équilibrés. Après, à vous de jouer avec la lumière disponible, la seule limite est celle de la créativité !
Un peu de matériel photo mais pas trop.
Niveau matériel, j’ai pris ces photos avec un Sony A99 et un 105mm macro Sigma sur lequel j’ai écrit un article plus détaillé ici. C’est tout, pas de flash, ni bague-allonge ni trépied.
J’ai trouvé cette focale bien adaptée car elle permet de photographier l’araignée de relativement loin donc sans lui faire peur, tout en évitant d’avoir trop de végétation entre elle et la lentille frontale comme ce serait le cas avec un 180mm.
La dolomède vivant dans un milieu plutôt dense, une tige vient rapidement se placer devant le sujet. Photographier au téléobjectif macro revient alors à viser au travers de la végétation ce qui n’est pas toujours pratique. Il est bien sûr possible de décaler certaines plantes mais c’est au risque de faire fuir le sujet !
Matériel utilisé pour prendre les photos de cet article :
Sigma 105mm OS macro monture Nikon F : disponible à la Fnac et chez Darty
Sigma 105mm OS macro monture Canon Eos : disponible à la Fnac et chez Darty
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Pour conclure
J’espère que cet article vous aura donné envie de partir à la recherche de l’une de nos plus grandes araignées françaises, un sujet que l’on ne voit pas souvent en photo et qui mérite toute notre attention ! Si c’est le cas, faites le moi savoir en commentaire !