C'est l'heure de manger pour l'épeire feuille de chêne !
A la recherche d'ascalaphes dans une pelouse sèche, je découvre cette grosse femelle d'épeire feuille de chêne, à l'affut au milieu de sa toile. L'espèce a la réputation d'être farouche et de se laisser tomber au sol des que quelque chose lui fait peur, un photographe par exemple ! Je commence donc par la photographier de loin, pour mettre au moins une fois dans la boite cette espèce que je vois pour la première fois. Puis je m'approche doucement jusqu'à arriver suffisamment près pour avoir l'épeire feuille de chêne plein cadre.
Je déclenche encore quand la toile se met à vibrer : une petite sauterelle venait de la percuter et se trouve prisonnière des fils collants. L'épeire réagit immédiatement et se tourne vers sa proie puis....rien !
La situation reste figée. La sauterelle ne bouge plus, l'épeire non plus pendant 2...5...10...15 secondes...et le petit insecte vert se met à s'agiter dans tous les sens, essayant de se libérer du piège qui se referme à chaque mouvement un peu plus sur lui.
De toute façon il est trop tard, l'araignée s'est déjà précipitée sur lui et le transforme en cocon de soie en le faisant tourner entre ses pattes.
En quelques secondes, la sauterelle ne bouge plus, tuée par le venin de l'épeire feuille de chêne, et se retrouve pendue au centre de la toile, attendant d'être mangée.
La vie est parfois difficile pour les sauterelles !
Ce qui n'est pas facile dans la prise de vue de cette grosse épeire feuille de chêne et des épeires en général c'est la mise au point. La bête est épaisse d'environ 1 cm et sauf à fermer le diaphragme au maximum, il est impossible d'obtenir un gros plan net du haut de l'abdomen jusqu'au yeux. Ici j'ai choisi de privilégier le dessin en forme de feuille par rapport à ses petits yeux noirs.