Le sigma 180mm macro comme premier objectif macro ? Pourquoi pas ?
Comment choisir un objectif macro ?
Choisir un objectif macro parmis les nombreux modèles présents sur le marché n'est pas simple ! Ils sont tous macro, certes, mais diffèrent par leurs longueurs focales, leurs poids, leurs encombrements et aussi leurs prix, pouvant varier du simple au triple.
Nous pouvons classer les objectifs macro en trois catégories : les courtes focales, entre 50 et 60mm, les moyennes focales, entre 90 et 105mm et enfin les longues focales, de 150 à 200mm, comme celle que j'utilise et dont il sera question ici.
Mon objectif macro favori, le seul que j'utilise en fait, que j'utilise à chaque sortie ou presque, c'est le sigma 180mm macro f3,5 HSM.
Le sigma 180mm macro EX
Commençons tout de suite par les choses qui fâchent : une longue focale macro c'est lourd, encombrant et cher ! Le sigma 180mm mesure 18 cm de long, pèse 1kg. Comparé à cela, un 50mm macro fait figure de poids plume. Pour ce qui est du prix, la seule longue focale coûtant moins de 1000€ se trouve chez tamron. Toutes les autres marques sont au dessus de ce prix.
Heureusement ces quelques défauts sont compensés par des avantages bien utiles sur le terrain. L'un des plus important à mes yeux est le collier de fixation pour trépied et monopode. Il permet de passer rapidement du cadrage vertical au cadrage horizontal sans avoir à toucher à la rotule comme cela est le cas sur les objectifs de plus courtes focales, dépourvues de ce système.
Ensuite, le gros diamètre de l'objectif procure une très bonne prise en main. La très large bague de mise au point permet un ajustement précis de la netteté sur le sujet.
Avantages du téléobjectif macro.
Mais finalement, avoir 100 ou 150mm de plus qu'un classique 50mm macro, à quoi ça sert ? Et bien tout simplement à pouvoir photographier le sujet de plus loin ! De plus loin et non de très loin parce que même avec le 180mm, il faut approcher le pare-soleil à 30cm d'une libellule pour lui tirer le portrait. Mais se placer à 30 cm d'un insecte volant est beaucoup plus simple que de lui mettre la lentille frontale à seulement 5cm des yeux !
La longue focale est aussi la reine du fond flou et ce, d'autant plus que le rapport de reproduction est faible ! Pour un même cadrage, les zones floues sont beaucoup plus diffuses, diluées avec un 180mm qu'avec un 60mm.
Inconvénients de la longue focale macro
Une longue focale demande une vitesse d'obturation rapide pour éviter tout flou de bouger. Or, en macro, avec les petites ouvertures de diaphragme et les rapports de reproduction importants, la lumière fait souvent défaut. Une longue focale macro rassemble ces deux difficultés, c'est pourquoi je l'utilise essentiellement sur trépied. En plus de limiter voir d'éliminer les risques de flous de bouger, le trépied permet de composer avec plus facilement son image et de faire la mise au point avec précision sur l'oeil de l'insecte.
Un 180mm macro pour quels sujet ?
La longue focale macro est donc un objectif spécialisé dans la photographie de petits sujets farouches / que l'on ne veut pas approcher / que l'on ne peut pas approcher. Grandes libellules, serpents venimeux, grenouille au milieu d'une mare...
Un exemple : un papillon vient de se poser sur une fleur. Le sujet et son environnement laisse penser à une belle image en plan large, les fleurs en arrière plan formant autant de tâches de couleurs floues. Avec notre 180mm macro, il est plutôt facile de prendre cette image. Il suffit de se placer à 2 mètres, peut être 1,5 mètres du papillon. Le rendu de l'arrière plan change à chaque déplacement de l'objectif, permettant au photographe de placer les tâches de couleurs exactement ou il le souhaite. Clic clac, c'est dans la boite (ou sur la carte mémoire, c'est selon).
La même photo avec un 60mm macro est plus difficile à obtenir. Sans parler du rendu de l'arrière plan qui sera beaucoup moins dilué qu'avec la longue focale, ce petit objectif devra être placé trois fois plus près du papillon ! Et la, même en approchant le plus discrètement possible, le photographe risquera à tout moment de faire bouger une herbe qui en touchera une autre qui fera vibrer la fleur sur laquelle se trouve notre sujet. Sanction immédiate : le papillon s'envole !
En conclusion
Un 180 ou 200mm macro est très utile, ça oui ! Mais pour l'utiliser au maximum de ses capacités, il faudra souvent l'utiliser avec l'indispensable couple trépied-rotule ce qui rajoute facilement 2 à 3 kg sur la balance. Si vous aimez vous promenez avec un équipement léger et discret cet objectif n'est donc pas fait pour vous.
D'autre part, le recul offert par ce type d'objectif constitue parfois un désavantage quand branches et herbes viennent se placer entre la lentille frontale et le sujet. Un 50mm passera au milieu de ces tiges vertes, le 180mm doit rester derrière, obligeant le photographe à pousser les herbes et les fleurs, à les accrocher les unes aux autres pour éviter qu'elles ne se remettent en place...
Un 200mm ne sera pas non plus d'une grande utilité pour photographier des natures mortes, ni pour être utilisé avec des bagues allonges (le gain en grandissement sera beaucoup plus intéressant avec un 60mm)...
Bref, c'est une focale spécialisée, parfois pointue à utiliser, mais excellente dans son domaine. Si vous l'adoptez, libellules et papillons n'ont qu'à bien se tenir !