Photographier les orchidées sauvage de France : le sujet macro-photo du printemps !
Vous avez surement déjà croisé une orchidée sauvage au cours d’une balade, dans une prairie ensoleillée, en forêt ou sur un talus en bord de route et vous vous êtes arrêté quelques secondes pour admirer cette fleur pas comme les autres.
Leurs formes, couleurs et parfois tailles attirent l’œil et l'objectif ! Difficile d’ignorer ce bel ophrys rose au milieu d’une pelouse verte et jaune.
Alors, au lieu de laisser la rencontre au hasard, pourquoi ne pas les chercher et faire une série de photos des orchidées poussant près de chez vous ?
Ou trouver les orchidées ?
Bonne nouvelle, les orchidées se trouvent sur tout le territoire français et dans presque tous les milieux naturels.
Portant une ou plusieurs fleurs, très communes ou rarissimes, chaque espèce pousse dans un milieu naturel qui lui est propre. Les ophrys se trouvent essentiellement dans les pelouses sèches, les sabots de Vénus plutôt en milieu forestier montagnard, certains orchis se rencontrent uniquement en zone humide, vous trouverez votre bonheur près de chez vous.
Pour les trouver, rien de tel qu'un guide qui vous permettra de savoir dans quel milieu et à quelle période photographier une espèce particulière !
Une petite recherche sur le net permet aussi parfois de trouver des rapports d’études et des inventaires qui peuvent vous faire gagner du temps de prospection
Commencez par regarder les espèces les plus courantes en photo pour vous “faire l’oeil” et mémoriser leurs silhouettes, couleurs, tailles. Savoir quoi chercher est tout aussi important que savoir où chercher.
En parcourant ce guide ou un site consacré à la botanique, vous vous apercevrez vite que les orchidées sauvages sont très différentes de celles que l’on peut trouver chez le fleuriste, à l’exception du sabot de Vénus qui a un petit air de famille avec les paphiopedilums de la jardinerie.
Elles sont beaucoup plus petites, moins “tape-à-l’oeil” et passent souvent inaperçues, à moitié camouflées par la végétation environnante... il va falloir ouvrir l’œil !!
Mais une fois trouvé, vous pourrez contempler la beauté de la fleur, ses couleurs et détails subtiles qui n’ont rien à envier aux grandes espèces tropicales.
L’identification est parfois difficile, surtout chez les ophrys ou les critères de détermination disparaissent ou s’associent suite à des hybridations, mutations… mais l’essentiel est de les trouver et les photographier, pas forcément de se lancer dans la botanique.
La période favorable à la photographie des orchidées s’étend de fin mars/début avril à début septembre avec un pic de floraison entre fin avril et mi-juin en plaine, début mai-fin juillet en montagne. C’est à ce moment que vous rencontrerez un maximum d’espèces.
Bien sur, la période de floraison commence plus tôt au sud qu’au nord du pays et varie aussi en fonction de l’altitude.
Quel matériel pour photographier les orchidées ?
Comme toutes les fleurs, les orchidées ne nécessitent pas de matériel particulier pour être photographiée. Nul besoin d'un autofocus ultra-rapide ou d'une rafale à 10 images par seconde.
Un appareil d’entrée de gamme est largement suffisant, l’essentiel est de pouvoir l’équiper d’un objectif macro. Un viseur d’angle ou un écran orientable seront pratiques lorsqu’il faudra placer l’appareil au raz du sol.
Un trepied sans colonne centrale dont les pieds peuvent être étalés « à plat » permet de placer l’appareil le plus bas possible. Il aide à stabiliser l'appareil et cadrer avec précision. Un “bean-bag” ou juste votre veste pliée posée au sol seront utiles pour placer le reflex au sol si la fleur est vraiment petite.
Attention cependant avec le trépied ! Ses grandes jambes sont très efficaces pour écraser les plantes présentes autour de l'orchidée. Il doit être posé avec précaution et pas traîné au sol.
Une télécommande ou l'utilisation du retardateur peut être utile lorsque la lumière est faible.
À propos des optiques, l’objectif macro vient naturellement à l’esprit. Il permettra de faire des gros plans, d’aller chercher les petits détails des fleurs et pourra, si besoin être complété par une bague-allonge pour un grandissement encore plus grand et un cadrage plus serré.
Mais n’oublions pas les plans larges pour montrer le sujet dans son milieu naturel. Pour cela, une longue focale macro lumineuse, type 180-200mm, est très utile : son angle de vue très étroit permet d'obtenir de beaux flous et de détacher l'orchidée de son environnement.
En effet, les orchidées sont souvent entourées de végétations qui parasitent l'image et détourne l'attention du sujet principal. La longue focale aidera à faire disparaitre ces petites branches et feuilles dans un joli flou qui ne serait pas aussi prononcé avec une focale plus courte comme un 50mm macro.
Ce qui n’empêche pas de faire 3 fois le tour de son viseur avant de déclencher pour voir si une herbe sèche n’essaye pas de s’incruster dans le plan net ;)
Pour les très gros plans, utilisez une bague-allonge qui se place entre le boitier et l’objectif et permet de réduire sa distance minimale de mise au point. Son efficacité diminue avec la focale : avec une même bague vous obtiendrez un cadrage plus serré sur un 50mm que sur un 200mm.
Enfin n’oublions pas non plus le grand angle. Pas toujours évident à utiliser, il fait rentrer l’orchidée dans un paysage avec une photo donnant beaucoup d’information sur le milieu de vie de la plante.
Les orchidées, un sujet technique ou difficile ?
Pas du tout ! L’avantage de la photo d’orchidée et de la photo de flore en général est que le sujet ne bouge pas. Nul besoin de lui courir après ce qui permet de prendre son temps pour composer l’image, attendre la bonne lumière et faire plusieurs essais.
Elles sont d’ailleurs un super sujet pour essayer des techniques photos différentes : surimpression, multi flash, focus stacking, panoramique par assemblage… l’imagination est la seule limite !
Deux difficultés me viennent à l’esprit :
Le vent, parce qu’il y a parfois de quoi s’arracher les cheveux quand une brise se met à faire bouger l’orchidée juste au moment où vous êtes prêt à déclencher. Mais une petite pince peut, si elle n’apparaît pas dans le cadrage, immobiliser la plante le temps de la photo.
Le dos. Oui cela n’a rien à voir avec la technique photo mais pour photographier ces petits sujets vous allez souvent vous mettre à leurs niveaux, c’est-à-dire sur le sol et à force d’être tordu par terre, vous aller peut le sentir dans vos vertèbres… Attention donc ! Le viseur d’angle ou l’écran orientable seront de précieux alliés.
Finalement, la difficulté réside davantage dans le fait de trouver votre sujet dans un environnement photogénique, avec une belle lumière ou encore de trouver une espèce particulière, ce qui, suivant sa rareté, pourra demander beaucoup de recherches et de déplacements.
Mais de très belles orchidées étant présentent dans toute la France, vous trouverez sans mal une espèce photogénique près de chez vous.
Pour conclure…
J’espère que cet article vous auras donné envie de partir à la recherche des orchidées sauvages !
Sous chaque photo j’ai indiqué la période, la zone géographique et le milieu dans lequel je l’ai trouvé. J’ai noté aussi l’objectif utilisé pour vous donner une idée du rendu.
N’hésitez pas à me faire part de vos avis et découvertes en commentaires !
Bonnes balades et bonnes photos !