La photo macro c'est facile....bon, disons que ce n'est pas compliqué !
En photo de nature, la photo macro, c'est plonger son regard dans un univers rempli de couleurs, de pétales, de petits monstres ailés ou pleins de pattes, c'est découvrir un micro monde au milieu de chaque touffe d'herbe.
Seulement tous les habitants des fleurs et des feuilles ne sont pas toujours faciles d'accès au photographe débutant. Cette jolie punaise aux reflets métalliques est bien placée sur sa tige mais le petit zoom 18-55 du kit ne permet pas de la photographier en gros plan.
Grosse comme une tête d'épingle dans l'image, elle est noyée dans un fouillis de brindilles plus ou moins nettes...bref rien à voir avec le beau portrait que l'on avait en tête !
Les choses seront sûrement plus simples avec un objectif macro ! Oui mais lequel ? et comment ça s'utilise cet engin ? Déjà avec le 18-55 il n'était pas facile de faire la mise au point juste sur le dos de la punaise alors imaginez si on se rapproche encore plus !
Mais pas de panique, comme le dit le titre de cet article, la photo macro c'est facile !
La photo macro, mais qu'est ce que c'est ??
En théorie la macro, c'est la photographie à partir du rapport de reproduction 1/1 et supérieur. En pratique c'est la photographie en plan serré de petits sujets. Personne ne viendra vous accuser de tricherie si vous présentez une "photo macro" au rapport 1/1,2 !
Qu'est ce que ça veut dire "rapport de reproduction" ? Eh bien au rapport 1/1, la zone que vous prenez en photo correspond exactement aux dimensions du capteur de votre appareil photo. Dans le cas d'un reflex à petit capteur, 24mm x 16mm ; dans le cas d'un reflex 24x36...36mm x 24mm ! Découpez une fenêtre de l'une ou l'autre de ces tailles dans une feuille de papier, placez la fenêtre sur une fleur, une pierre ou autre chose et vous avez votre cadrage.
Pour un rapport de reproduction supérieur, par exemple 2/1, la fenêtre sera deux fois plus petite. Au 1/2 c'est l'inverse.
Concrètement, une photo macro ça peut être ça :
Comment ça marche ? Profondeur de champ, lumière et mise au point...
Profondeur de champ et diaphragme ?
Si vous essayez la photo macro pour la première fois ou que vous regardez des photos macro, vous allez vite vous rendre compte d’une chose : aucune image n’est nette du premier au dernier plan. La zone de netteté est toujours très fine, placée souvent sur les yeux de l’insecte ou un pétale de fleur.
Et ce phénomène a une explication simple : plus le rapport de reproduction augmente, plus la profondeur de champs diminue. Et elle diminue tellement que vous aurez bien du mal à obtenir une zone de netteté de 5mm de large au rapport 1/1 même en fermant le diaphragme au maximum !
La lumière ? Plus on s'approche moins il y en a !
Autre difficulté en macrophotographie : la lumière. Plus vous approchez l’objectif du sujet, plus la vitesse d’obturation baisse. Et pourtant vous n’avez pas changé l’ouverture du diaphragme !
Alors que se passe-t-il ?
Dans un objectif macro, lorsque la mise au point est faite à faible distance, les lentilles se déplacent sur une grande distance (plusieurs centimètres…tout est relatif !). C'est ce déplacement, supérieur à celui des lentilles d'un objectif "non macro" qui crée une perte de lumière pouvant aller jusqu’à deux diaphragmes au rapport 1/1.
Contre cette perte de lumière et surtout la baisse de la vitesse d'obturation qui en résulte, il n’y a pas beaucoup de solutions.
Vous pouvez ouvrir davantage le diaphragme (mais si vous êtes déjà à pleine ouverture, ce n’est pas possible…), augmenter la sensibilité (tous les boîtiers récents donnent de bons résultats à 1600 isos) ou utiliser un trépied (mais s'il y a du vent la photo sera quand même floue) voire les trois à la fois !
En macro, la lumière manque toujours ! Il est très rare de pouvoir afficher 1/1000sec, f16 et 100 isos même en plein soleil à 14h.
Mise au point ? C'est pas très net...
Comme nous l’avons vu précédemment, la profondeur de champ est particulièrement réduite en macrophotographie. Il va donc falloir réaliser la mise au point de façon précise et rigoureuse si vous souhaitez avoir une belle photo de libellule avec les yeux bien nets !
Les techniques sont différentes en fonction des sujets et de leurs comportements mais dans tous les cas il y aura du déchet !
Dans le cas de sujets mobiles, une petite araignée se promenant sur une feuille par exemple, il vaut mieux opérer à main levée. Une fois la mise au point faite, vous pouvez décaler le plan net en bougeant légèrement (très légèrement) d’avant en arrière et ainsi suivre les mouvements du sujet. Déclenchez plusieurs fois pour vous assurer d’avoir une photo nette au bon endroit. En effet, la pression du doigt sur le déclencheur, un tout petit souffle de vent, un pas de coté de l’araignée et la mise au point se retrouve juste devant ou derrière ses gros yeux !
Si votre sujet est immobile, c’est plus facile. Une fleur par exemple ne risque pas de s’enfuir à votre approche ni de se cacher sous ses feuilles ! Vous pouvez doubler ou tripler la photo au cas où, pour assurer.
Le vent, ennemi N°1 du macro photographe !
Mais s'il y a du vent, tout change ! La jolie fleur immobile commence à se balancer d’avant en arrière de façon totalement aléatoire si bien qu’il est même impossible d’anticiper ses mouvements. Et là c’est un cauchemar.
Si vous avez une tige ou un petit bâton sous la main vous pouvez toujours l’utiliser pour caler la fleur (mais de façon discrète, il ne faut pas que cela se voit sur la photo) et atténuer un peu ses mouvements mais la seule solution vraiment efficace serait de transporter de grands panneaux transparents à placer près du sujet pour stopper le vent. Mais ce ne serait pas vraiment pratique sur le terrain…
Alors il ne reste plus qu’à multiplier les déclenchements au moment où la fleur bouge le moins !
Alors finalement quel matériel pour faire de la photo macro ?
Pour débuter, le strict nécessaire c’est un reflex et un objectif macro.
Pour le reflex, n’importe lequel fera l’affaire à condition qu’il soit équipé d’un testeur de profondeur de champ – pour apprécier l’étendue de la zone de netteté et le rendu du fond comme nous l’avons vu plus précédemment - ce qui par exemple n’est pas le cas des boitiers Nikon d’entrée de gamme.
Toutes les marques ont à leurs catalogues du matériel dédié à la photo macro.
Pour l’objectif, vous pouvez opter pour un 100 mm (entre 90 et 105mm suivant les marques).
C’est une focale ni trop longue ni trop courte, utilisable à main levée et offrant une distance objectif-sujet correcte. Avec vous photographierez aussi bien les libellules que les pièces de monnaies !
Les 50-60mm sont d’excellents objectifs mais ils nécessitent de s’approcher à quelques centimètres seulement du sujet, ce qui fera fuir les insectes farouches.
Sinon vous pouvez choisir un objectif macro de longue focale. Si vous savez que les grandes libellules et les reptiles seront vos sujets favoris alors je vous invite à lire cet article !
Trépied et flash, stabilité et lumière.
Utiliser le trépied et/ou le flash en macro, c’est une question de préférence et de style photographique.
Si vous courez toute la journée après les papillons, il va de soi que vous n’allez pas vous encombrer d’un trépied. Le temps de le mettre en place le papillon sera déjà passé à une autre fleur et en plus il pèse lourd cet engin !
A contrario, si vous photographiez ce même papillon le matin où il est immobile, le trépied vous aidera dans la composition de l’image et la réalisation de la mise au point.
De même pour le flash. Vous trouverez des partisans de la lumière naturelle à tous prix et d’autre qui ne jurent que par la lumière artificielle.
Si vous comptez faire des très gros plans d’insectes (rapport 2/1, 3/1 ou plus) le flash sera très vite nécessaire mais dans la majorité des cas, il est préférable de commencer sans. La gestion de la mise au point et de la profondeur de champ est déjà assez compliquée ; ajouter un flash à son équipement lorsque on débute, c’est ajouter une difficulté supplémentaire.
Quels sujets photographier en macro ?
Absolument tout est photographiable en macro, des gros plans de toutes petites choses (une coccinelle mangeant un puceron) ou des détails de choses immenses (la rouille sur la coque d’un paquebot). Il n’y aucune limite.
En macro de nature, je vous propose de lire ces articles sur la photo de libellules, papillons, salamandres et crapauds.
Bien se placer par rapport au sujet.
Vous vous promenez à la recherche d’une petite bête à vous mettre sous l’objectif. D’ailleurs il n’y a pas grand-chose dans cette prairie à part des sauterelles… tient, celle-ci vient de sauter sur une fleur ! Les couleurs sont belles, la position de la sauterelle intéressante, ça mérite une photo !
Oui mais la scène se passe à 20 cm au dessus du sol, vous n’allez quand même pas vous allonger par terre pour photographier une sauterelle ? Et bien si !
En macro comme dans la plupart des domaines photographiques, une des règles importantes est de se mettre à hauteur du sujet.
Il ne vous viendrait pas à l’idée de réaliser un portrait en photographiant la personne du dessus, on ne verrait que ses cheveux ! Pour la sauterelle c’est pareil. En plus, cela créera un avant plan et un arrière plan flou qui participeront beaucoup à la réussite de votre photo !
Profiter des plus belles lumières.
La photo c'est d'abord de la lumière. Sans une belle lumière, pas de belle photo et ce même si votre sujet est un éléphant rose ! L'image sera très intéressante du point de vue naturaliste mais elle ne sera pas "belle". La macro ne déroge pas à cette règle et les plus belles lumières sont, comme en photo de paysage, photo animalière, photo de vacances..., les lumières du matin et du soir. En plus les insectes bougent moins à ces moments de la journée, cela rend l'approche plus facile !
Donc si la macro vous intéresse, partez vous promener dans une prairie au lever du soleil, vous reviendrez certainement avec de belles images !