Lys martagon, gazés et grenouilles rousses en haute-Maurienne.
Ce week-end, randonnée en montagne ! La neige a presque totalement fondu et les plus hauts sentiers sont maintenant accessibles. De part et d'autre du chemin, les alpages sont remplis de couleurs. Des centaines de fleurs, discrètes ou exubérantes tournent leurs étamines vers le soleil, faisant le bonheur des papillons et de tous les insectes bourdonnants ! Parmi ces fleurs se trouve le lys martagon, bien visible grâce à sa grande taille (jusqu'à 1 mètre) et ses nombreuses fleurs roses tachetées de pourpre. En partie fanés au départ du sentier, il m'a suffit de gagner 150 mètres d'altitude pour trouver des lys martagon "tout neuf", certains n'ayant même aucune fleur ouverte.
Les fleurs ne sont pas les seules à m'accompagner le long du chemin : des papillons blancs volent de fleurs en fleurs et se posent parfois sur un lys d'ailleurs. Ces papillons, ce sont les gazés. De la famille des piérides, ce nom vient du fait que leurs ailes sont en partie transparentes.
Une photo de lys et une photo de gazé, c'est bien ; une photo des deux en même temps ce serait encore mieux ! Alors tout en marchant, je cherche si une tache de couleur blanche ne s'est pas glissée au milieu des pétales roses des lys. Et à force de chercher, je finis par trouver ! (c'est loin d'être toujours le cas...)
Situés dans une zone d'ombre, ces deux gazés attendent que la lumière du soleil vienne les réchauffer et les sécher. Immobiles, ils participent de bon grès à la séance photographique. Seul le vent, léger mais constant, vient compliquer ma tâche en faisant se balancer la fleur d'avant en arrière. Alors clac clac clac, je multiplie les images pour être certain d'en avoir une parfaitement nette.
La lumière devient de plus en plus dure au fur et à mesure que le soleil monte dans le ciel et aucun nuage n'est là pour l'adoucir. C'est tout ou rien dans cette montagne ! Soit le soleil n'a pas dépassé la crête et tout se trouve dans l'ombre, soit il est passé au-dessus et on se retrouve avec un ciel parfaitement bleu et de la lumière partout, une vraie carte postale !
Il existe tout de même un bref moment (quelques dizaines de secondes), quand les tout premiers rayons passent la barrière rocheuse, ou la lumière met en valeur fleurs, insectes et paysages. C'est par exemple à cet instant que j'ai pris la photo du lys au début de cet article.
Je continue de marcher le long du sentier. La pente devient vraiment forte d'ailleurs et le poids du sac ne m'aide à monter. C'est ça de transporter tout le matériel photo d'un seul coup !
A 2400 mètres le terrain finit par devenir plus plat, le sol plus spongieux : la fonte des neiges n'est pas complètement finie ici et l'eau continue de s'écouler vers la vallée.
Je passe à côté d'une grande flaque dans laquelle je vois quelques têtards et une ponte d'amphibien. Y aurait-il encore des grenouilles rousses ? Eh bien oui ! Cinq adultes sont immobiles sur les rives de la flaque.
J'approche doucement à quatre pattes pour ne pas effrayer les amphibiens et place l'objectif au raz de l'eau. Quatre déclenchements et la grenouille disparaît sous l'eau mettant fin à la séance.
En montagne, neige oblige, la reproduction des grenouilles rousses a lieu beaucoup plus tard qu'en plaine. Ces petites grenouilles n'ont que trois ou quatre mois pour se reproduire et faire les réserves avant de retourner en hibernation.
Laissant les grenouilles rousses à leurs occupations, je continue à marcher sur le chemin, qui s'arrête un peu plus loin. C'est une impasse, je dois faire demi-tour. De toute façon, il est temps de redescendre !