Photographier les libellules en vol ! Comment réussir ses photos ?
Photographier les libellules en vol avec une belle lumière et un beau fond n'est pas aussi technique que l'on pourrait le croire ! Ici pas question de barrières laser ni de multiflash sans fil, il suffit de se rendre au bord d'un étang et d'observer.
Le vol des libellules est différent selon les espèces :
Les petites libellules (zygoptères) qui volent de perchoir en perchoir ou au ras de l'eau à la poursuite de leurs proies
Les grandes libellules (anisoptères, comme la libellule déprimée) qui attaquent leurs proies depuis un perchoir
Les grandes libellules (anisoptères comme l’aeschne bleue) qui volent en permanence au dessus de l'eau avec parfois des vols stationnaires. Ce sont les plus simples à photographier en vol.
Photographier les grandes libellules en vol.
En période de reproduction, les mâles des grandes libellules, de la famille des aeschnes ou des anaxs, effectuent un circuit au-dessus de l'eau, qu'elles répètent régulièrement, souvent en forme de boucle ou de “8”. A plusieurs points de ce circuits, elles font un vol stationnaire. En observant la libellule, on peut repérer les ces points de vols stationnaires, proches de la berge, avec un beau fond, une belle lumière etc...
Ces vols commencent dès que la température est assez elevée, vers 8h un jour d’été. Les mâles défendent un territoire, chassent et recherchent une femelle.
Selon les espèces, les vols stationnaires seront plus ou moins fréquents. L'aeschne affine et l’aeschne mixte le pratique pendant plusieurs secondes. Ce sont des espèces idéales pour commencer. D’autres, comme l’aeschne bleue, l'anax empereur, l’aeschne des joncs et l’aeschne printanière sont moins patientes, leurs vol surplace durant 2 ou 3 secondes en moyenne.
Les conditions climatologiques jouent également. Un vent moyen forcera les libellules à voler sur place plus longtemps lorsqu'elles l'auront de face. Si la température est trop élevée (après-midi d’été), elles se percheront davantage et voleront plus activement le matin et en fin de journée.
La technique
S’asseoir au bord de l’eau pour observer les libellules repérer où elles vols fréquemment sur place.
Faire une pré-mise au point à la distance à laquelle se trouve la libellule. Elle sera plus facile à retrouver dans le viseur si elle est déjà presque nette.
Cadrer, faire la mise au point et déclencher en rafale.
Recommencer !
Réglages
mon appareil est réglé en mode “priorité au diaphragme” et sensibilité automatique pour une vitesse minimum de 1/1000ème de seconde.
De cette façon, je ne m’occupe que de la profondeur de champs et l’appareil conserve une vitesse d’obturation suffisamment rapide pour que le corps de la libellule ne soit pas flou.
Pour figer totalement les ailes, une vitesse de 1/2500ème ou plus sera souvent nécessaire.
Mise au point : j’ai eu quelques bons résultats avec l’autofocus continu (suivi 3D) quand la libellule est assez grande dans la photo avec fond plutôt unis avec mon D850.
Quand le fond est plus encombré et que la libellule est plus petite, je fais la mise au point manuellement car l’af se fixe souvent sur le fond.
Prise de vue
Attendre que la libellule vol surplace, cadrer et faire la mise au point prend un peu plus de deux secondes si la libellule est presque nette, plus si la mise au point est difficile (la libellule est déplacée par le vent, elle est plus proche que prévu…).
Souvent, la libellule sera déjà repartie avant que vous ne soyez prêt à déclencher, c’est un peu frustrant mais il y aura d’autres occasions ;)
Dès que vous pouvez déclencher, prenez autant de photos en rafale que possible. Vous pourrez ensuite choisir celles avec les ailes dans la position la plus esthétique.
Matériel
Un téléobjectif est indispensable, les libellules sont petites et souvent à quelques mètres. Un 300mm F4 est parfait pour commencer. Il est assez léger pour être utilisé longtemps à main levée et assez lumineux pour avoir une vitesse d’obturation rapide.
Une focale plus longue (400 ou 500mm) fonctionne également mais ce sont des objectifs souvent plus lourds et trouver la libellule dans le viseur est parfois plus difficile du fait du champs de vision plus restreint.
Tous les appareils, reflex ou hybride, conviennent. En passant quelques heures au bord de l’eau avec de nombreuses libellules vous aurez plusieurs dizaines d’occasions de tester différents réglages pour tirer le meilleur de votre appareil.
Conclusion
Les libellules sont de fantastiques insectes à observer ! En passant du temps au bord de l’eau, vous aurez l’occasion de voir de nombreux comportement de chasse, de défense du territoire, d’accouplement qui rendent ces insectes passionnants (pour moi en tout cas !). Pour les photographier en vol, vous pouvez commencer par les aeschnes affines et aeschnes mixtes qui volent surplace quelques secondes de plus que d’autres espèces, les photos réussies seront plus nombreuses ;)
Il n’y a plus qu’à vous rendre au bord de votre étang préféré pour photographier les libellules en vol !
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