Le test du Nikon 500mm F4 VR G

Le test du Nikon 500mm F4 VR G.

Si vous êtes arrivé sur cet article, c’est que vous recherchez certainement des informations 500mm F4 VR Nikon !

Sortit en 2007, en compagnie des 400mm F2.8, 600mm F4 et du Nikon D3, il représentait alors le téléobjectif professionnel par excellence, offrant de superbes performances optiques et en apportant, pour la première fois chez le marque, la stabilisation sur ses gros téléobjectifs. Aujourd’hui, plusieurs exemplaires de ce 500mm F4 se trouvent sur le marché de l’occasion, autour des 2 000€ contre 9 000€ à sa sortie.

Est-il toujours aussi performant après 17 ans ? Cela vaut il le coût de l’acheter ? C’est ce que nous allons voir ensemble !

Note :

1 - J’utilise ce 500mm F4 VR avec un Nikon D850, boitier plein format de 45 millions de pixel. Mes remarques concernent donc ce couple objectif - boitier.

2 - J’ai eu l’occasion d’utiliser quelques semaines la version précédente, le AF-S 500mm F4 D ED, avant de le revendre et d’acquérir le modèle stabilisé.

Caractéristiques principales de l’objectif :

Distance focale : 500 mm

Ouverture maximale : F4

Distance de mise au point minimum : 4 m (AF) / 3.85 m (MF)

Rapport de reproduction maximal : x 0.15

Autofocus : oui, par moteur interne à l’objectif

Stabilisation : oui

Poids : 3.8kg

Longueur / diamètre :  39 cm (sans le pare-soleil) / 14 cm


Construction - prise en main

Ce 500mm pèse lourd, les 14 lentilles, dont trois à l’avant, très larges et la construction principalement en métal expliquent cela.

L’objectif est également tropicalisé pour pouvoir être utilisé par toutes les conditions météo. La construction semble très robuste, aucun jeu n’est présent prête à encaisser de petits chocs.

Une bague en caoutchouc est présente autour de la lentille frontale pour pouvoir poser l’objectif au sol, tête en bas. Le pied est démontable pour être remplacé par une version plus courte ou au standard Arca Swiss. Le collier, n’est pas démontable en revanche.

La panneau de commandes comporte des sélecteurs pour la mise au point (AF / MF) et le stabilisateur (VR normal ou sport). L’interrupteur du VR est une bague à tourner autour de l’objectif.

Enfin, il dispose d’un système de mémorisation de la distance de mise au point : faites le point à une distance voulu et appuyez sur le bouton de mémorisation. Le système émet alors un Bip. Maintenant, en appuyant sur les 4 boutons à l’avant de l’optique, il revient à cette distance de MAP instantanément.

Utilisé sur un trépied adapté et une rotule solide, le 500mm F4 VR est très simple à manipuler. A main levé, cela va dépendre de votre forme physique. Le centre de gravité se trouve un peu au delà de la bague de mise au point.

Cela oblige soit à tendre le bras, soit à garder la base du collier de pied dans la paume de la main  (pour utiliser la bague de MAP) et à forcer pour compenser le déséquilibre.

Aucun soucis pour mes petits bras en sortie photo classique : marche —> quelques photos —> marche

Par contre, après 30 min à photographier des libellules en vol, ma prise en main n’étais plus aussi stable et mon bras gauche commençait à fatiguer !

Cependant, comparé au 500mm F4 D ED, le modèle VR est beaucoup plus agréable à utiliser. Le modèle précédent était bien plus déséquilibré vers l’avant donc plus fatiguant.

Autofocus - mise au point

La mise au point est très rapide, précise, franche et sans hésitation. Le moteur AF émet un son assez léger, comme un souffle, discret à l’oreille mais parfaitement audible en video par les micros du D850.

Photographier des vautours en vol à des distances entre 20 et 100m n’a posé aucun problème de suivit. L’autofocus détecte également les libellules en vol, sujet beaucoup plus petit, vif et proche et reste fixé dessus jusqu’à ce que l’insecte sorte du cadre.

La difficulté est essentiellement de garder le sujet dans le viseur et le collimateur autofocus placé au bon endroit. La bague de mise au point est très large et précise même si je la trouve à peine trop fluide. Elle sera à l’aise pour réaliser une photo nette d’un sujet pris à travers des branches et des feuilles, posant des problèmes à l’autofocus.

Un tour suffit pour balayer la plage de mise point.

Stabilisation

Grosse nouveauté par rapport à la version précédente, non stabilisée, l’ajout du VR version II rend la prise de vue à main levée beaucoup plus facile !

Avec un gain de 3 vitesses, j’ai pu obtenir des photos nettes au 1/125 ème et même, parfois, au 1/40 ème ! C’est un peu moins  bon qu’avec le 200-500 VR, plus récent et plus léger mais c’est déjà très bien !!

Pour illustrer l’efficacité de la stabilisation, j’ai photographié un sujet fixe à main levé, en rafale de 10 photos, à plusieurs vitesses. Bien sur, ces résultats sont à titre indicatif, les votre seront différents en fonction de votre stabilité (fatigue, essoufflement, forme physique, habitude…).

 

Performances optiques

Netteté des images

L’image est excellente au centre dès F4. Ce type de gros téléobjectif a été conçu pour donner le maximum ou presque dès la pleine ouverture et cela se voit. J’utilise la pleine ouverture quand cela est nécessaire et sans aucune arrière pensée.  Fermer le diaphragme fait légèrement gagner en netteté et en micro contraste. Ce gain est surtout visible en passant de F4 - F5 - F5.6, fermer d’avantage ne fait qu’augmenter a profondeur de champs.

L’image est à peine moins nette dans les coins à F4. Ils s’améliorent en fermant pour atteindre un très bon niveau à F5.6 - F8. En pratique, cette petite faible à pleine ouverture ne se remarquera quasiment jamais car il est rare que les coins soient dans le même plan de netteté que votre sujet, situé au centre ou sur les tiers de l’image. 

Les crops 100% des photos ci-dessous, prises à F5 pour l’anax en ponte, F4.5 pour l’aeschne en vol et F4 pour les autres, suffiront je l’espère, à vous convaincre que cette optique en à dans le ventre aux grandes ouverture 😁

Flou d’arrière - plan - Bokeh

L’avantage de l’ouverture F4 par rapport aux zooms, limités à F5.6 / F6.3, c’est la plus faible profondeur de champs, une isolation du sujet plus importante, devant un premier et un arrière plan plus flou. Encore faut-il que le rendu soit esthétique 😉

Cela étant très subjectif, je vous laisse regarder les photos qui illustre cet article et vous faire votre propre avis !

Pour ma part, je suis très satisfait. Le rendu des zones floues est agréables, les contours flous ne sont pas dédoublé, les tâches de lumière ne sont pas rondes (effet “oeil de chat”, causé par le vignétage) mais tout de même esthétique et sans aberrations chromatiques longitudinales causant des franges violette / verte pas toujours simple à corriger.

Vignétage


Le vignétage est présent aux grandes ouvertures, entre F4 et F5.6. Il sera visible sur fond uni comme le ciel ou un arrière-plan uniforme. En pratique, il est très peu visible et se corrige très facilement en post-traitement, le profil de l’objectif est disponible sous Lightroom. Vous pouvez-voir l’évolution du vignétage en fonction de l’ouverture ci dessous.

Proxy-photographie avec les bagues-allonges.

La distance minimale de mise au point de 3.85m permet de faire des cadrages larges de gros insectes et fleurs comme les grandes libellules et les papillons les plus imposants.

Mais si vous voulez cadrer plus serré, il est possible d’utiliser des bagues-allonges ! J’utilise les Kenko (20 et 36mm). Elles permettent le fonctionnement de l’autofocus et du stabilisateur.

Par contre, elles produisent un vignétage mécanique bien visible qui ne se corrige pas totalement sous Lightroom et qui force à recadrer la photo (environ 10%). J’ai essayer de modifier une des bagues-allonges sans succès. Il est possible que d’autres modèles ne pose pas ce soucis. 

De plus, elles provoquent une perte de lumière : environ 1/2 IL pour la 20mm, 1 IL pour la 36mm.

La profondeur de champs devient très fine, souvent trop, à F4. Je ferme souvent le diaphragme à F5 / F5.6 pour l’augmenter un peu.

Le gain en grandissement est très interessant même avec la bague de 20mm seule ! Cette libellule est à taille réelle, aussi grande qu’une aeschne bleue et un peu plus petite qu’un anax empereur. C’était le modèle idéal 😁

Le gain en distance minimale de mise au point est d’environ 50cm avec la bague de 20mm, environ 90cm avec celle de 36mm et environ 1.5m avec les deux.

Objectif nu, il est déjà possible d’obtenir un plan large intéressant. Mais avec la bague de 20 ou 36mm, un vrai portrait de la libellule est possible, si elle se laisse approcher !

Sur capteur aps-c (dx), les bagues ne seront même pas nécessaires.

Voici quelques exemples de photo rapprochées de vrais sujets prises avec ou sans bague allonge, durant le printemps et l’été 2024. Le fait de rester loin du sujet est un très gros avantage avec les insectes farouches !

Le 500mm en photo de paysage  

Ce n’est pas l’objectif le plus pratique à emporter pour photographier un paysage, vu sa taille et son poids, un 100 - 400 sera bien plus pratique. Cependant, il m’a permit de capturer quelques détails de paysages dont je suis content ! Le Mont Granier et les Arbres de la Plaine des Maures sont des panoramiques par assemblage et la montagne enneigée est prise avec le TC 17 (plus de 800mm de focale). Les 3 autres sont à 500mm, plein cadre.

La qualité optique est très bonne, la mise au point facile avec la grande bague, une ouverture de F8 - F11 donne une profondeur de champs sufisante pour un sujet à plusieurs centaines de mètres. Le problème viendra de la qualité de l’air. Un air froid ou nettoyé par la pluie sera transparent, un air pollué ou pire, avec des brumes de chaleur, vous donnera des photos floues. Les conditions atmosphériques sont donc primordiales.

Pour plus d’information et de photos sur le paysage au téléobjectif, j’ai écris un article à ce sujet ici : https://www.clementblin.net/blog-de-photographie-nature-conseil-et-technique/2024/1/22/la-photo-de-paysage-au-tlobjectif-

Rotule, trépied et sac photo

En montant ce 500mm sur ma rotule, j’ai vite compris qu’elle avait atteint ses limites. Pour obtenir un serrage ferme et pas de vibration, j’ai dû m’équiper d’une rotule plus solide (une RSS BH-55), supportant 20kg. Maintenant, l’objectif ne bouge plus !

Vous pouvez aussi opter pour une tête pendulaire, très efficace avec un gros téléobjectif, parfaite pour les sorties photos animalière !

Un trépied solide est aussi nécessaire. Il ne doit pas provoquer de vibration même complétement déplié.

Vérifiez aussi la taille de votre sac photo pour être sûr que l’objectif rentre dedans ;) J’ai du changer, non pas le sac, mais la housse accueillant le matériel photo allant dans le sac, pour une plus grande.

Conclusion

Avantages

1. Excellente qualité optique

2. Ouverture maximale lumineuse pour ce type d’objectif

3. Autofocus très rapide et précis

4. Stabilisation performante

5. Construction robuste et tropicalisée

Inconvénients

1. Poids et encombrement important

2. Centre de gravité vers l’avant de l’optique : photos à main levée rapidement fatigantes

3. Nécessite un trépied, une rotule et un sac adapté

4. Cout : entre 1500 et 2500€ en occasion

5. Non réparable par Nikon

Avec ce 500mm, vous ne serez pas dessus de la qualité optique, c’est un excellent objectif ! La question à se poser est surtout celle de l’usage. Vu son poids, son encombrement et sa focale très longue, il ne convient absolument pas à toutes les pratiques photos.

Je ne l’emporte que quand je fais de la photo animalière et / ou que la marche n’est pas trop longue. Mais pour une sortie de photo de paysage en pleine montagne, il reste à la maison, la ou un zoom type 150-600, plus léger, pourrait m’accompagner. 

Utiliser ce 500mm F4 G VR, c’était un petit rêve qui se réalise, il devrait rester longtemps dans mon sac ! 

Suivant
Suivant

Acheter son matériel photo d'occasion ! Où l’acheter et comment le vérifier ?