Numériser ses pellicules avec son appareil photo !
Photographier en argentique c‘est bien mais que faire de ses films une fois développés à une époque où les photos se visionnent davantage sur des écrans que sur le papier ?
Et bien il est possible de photographier ses films avec un appareil photo numérique !
Pourquoi numériser ses films avec un appareil photo numérique ?
Scanner correctement des pellicules au format 35mm demande un scanner spécialisé, coutant facilement 500€ et servant exclusivement à cela. C’est une solution valable si vous photographiez beaucoup mais si c’est une pellicule de temps en temps, le scanner ne sera jamais rentabilisé.
De même vous pouvez demander au laboratoire de les scanner mais les prix pour une numérisation de qualité est vite dissuasif !
Par contre, si vous avez déjà chez vous un appareil numérique équipé d’un objectif macro et un trépied, vous pouvez obtenir de très bons résultats en achetant peu de matériel.
On parlera alors de reproduction et non de scan, puisque aucun scanner n’est utilisé.
Le principe.
L’appareil est fixé sur le trépied pour assurer une stabilité maximale. Le film est placé devant une source lumineuse et en cadrant le plus serré possible, on prend une photo du négatif ou de la diapo et voilà, une belle photo prête à être partagée !
En pratique.
Evidement c’est un peu plus complexe et il va falloir faire attention à quelques détails pour garantir la bonne qualité de la photo finale :
la stabilité de l’appareil photo pour éviter tout flou de bouger.
Ce serait dommage de transformer un négatif net en photo floue.
la qualité de l’objectif utilisé
Plus l’objectif sera performant plus il pourra enregistrer les fins détails présents sur le film
la qualité de la source lumineuse placé derrière le film
Une source pas assez puissante donnera des vitesses d’obturation trop lente et augmente les risque de flou de bougé. Une lumière de mauvaise qualité et non homogène ne restituera pas bien les couleurs et n’éclaira pas uniformément la photo.
la planéité du film
Le film est parfois courbe. Pour éviter que des parties de l’image soient floues à cause de la profondeur de champs très faible, il faut que le film soit parfaitement plat.
le parallélisme entre le film et le capteur
Si les deux plans ne sont pas parallèles, il sera difficile d’avoir toute la photo nette.
la qualité de la mise au point
Avec une profondeur de champs très fine, il n’y a pas le droit à l’erreur. Les objectifs macro on une bague de mise au point très démultipliée pour permettre une précision maximale
Tous ces paramètres sont essentiels à une bonne reproduction.
Le matériel nécessaire pour numériser ses films :
Un appareil photo numérique, idéalement à objectif interchangeable, équipé d’un objectif macro. Mais un objectif de 50mm avec des bagues allonges voir un bon compact en mode macro feront l’affaire (après recadrage sans doute)!
Un trépied et une rotule stable pour éviter les flous de bougé.
Une télécommande ou tout autre système de déclenchement à distance pour la même raison.
Une source lumineuse de qualité. Après avoir commencé avec une table lumineuse à dessin pas cher, j’utilise maintenant une torche LED de vidéo, bien plus puissante, très homogène et respectant d’avantage les couleurs de mes diapos, la Raleno PLV S192.
Il faut prêter attention au « Color Reproduction Index – CRI » mentionné par les fabricants. Au-dessus de 95%, c’est bon. En dessous ou s’il n’est pas mentionné, attendez vous à des écarts colorimétrique entre l’original sur film et la reproduction.
Un porte film pour maintenir le film plat. Simplement posé sur la table lumineuse, le film sera rarement parfaitement plat. Un porte film assurera une bonne planéité et facilitera la manipulation du film. J’utilise un modèle de VALOI, pas très cher, qui fonctionne très bien et qui est facile à charger.
Une poire soufflante, indispensable pour enlever les poussières et ne pas passer son temps à les effacer sous photoshop.
Un niveau à bulles pour vérifier que tout le monde soit bien à l’horizontal et parallèle.
De la patience et de la délicatesse !
L’installation.
J’installe mon trépied sur ma table de salon et je positionne l’appareil à l’aide d’un niveau pour m’assurer qu’il soit bien à l’horizontal.
Je place ma source lumineuse et mon porte-film en dessous puis j’insère ma bande de film dans le porte-film.
Après un dépoussiérage de tout le matériel et du film (recto et verso) à la poire soufflante, j’effectue ma mise au point.
Coté réglage, je laisse l’appareil en mode A, priorité à l’ouverture, mesure matricielle. Je ferme à F10 pour garantir une profondeur de champs suffisante, une netteté homogène sur l’ensemble de l’image jusque dans les coins tout en évitant la diffraction.
Pour les iso, je les règle en automatique pour conserver une vitesse de 1/50 minimum. Sauf dans le cas d’une photo très sombre, ils restent entre 100 et 400 iso.
Je déclenche puis j’avance le film doucement pour ne pas faire bouger le porte film et je recommence.
Grace au porte film il n’y a pas besoin de refaire la mise au point à chaque photo, je la vérifie juste de temps en temps.
Avec ce système, il me faut environ 2 minutes pour numériser un rouleau de 36 poses non découpé.
Ensuite il n’y a plus qu’à importer les photos dans votre logiciel de traitement préféré et les traiter !