Minolta Dynax 9 : test d'un boitier pour toutes les situations

Pour refaire de la photo argentique, il me fallait un boitier et comme j’aime bien le matériel performant, j’en ai pris un bon : le Dynax 9 de Minolta.

D’abord parce que je possédais déjà un objectif macro en monture A et quelques accessoires compatibles. Ensuite parce que j’aime beaucoup cette marque et que c’est avec elle que j’ai commencé la photographie.

Enfin, parce que c’est un modèle qui me faisait rêver, avant de passer au numérique. Ce n’est pas un critère très rationnel mais la photographie étant une passion, le plaisir à toute sa place dans le choix d’un appareil !

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Alors le Dynax 9, qu’est ce que c’est ?

En 1998, Minolta sort ce boitier pro pour concurrencer les modèles de Nikon et Canon et pour renouveler le précèdent modèle de la gamme, le 9xi qui commençait à dater un petit peu.

Pour cela, toutes les caractéristiques du boitier sont poussées au maximum avec :

  • une construction en magnésium monobloc

  • un superbe viseur couvrant 100% du champ cadré

  • une rafale à 5.5 images par seconde (4.5 en autofocus continu)

  • un autofocus rapide à 3 collimateurs dont le central en croix pour une meilleure précision (ses concurrents, Nikon F5 et Canon Eos 1N en ont 5)

  • un obturateur montant au 1/12000ème de seconde, un record, quand la concurrence ne dépassait pas le 1/8000ème. En pratique je ne l’ai jamais utilisé, difficile d’atteindre cette vitesse avec une pellicule de 100 isos !

  • Une ergonomie de type “un bouton, une fonction”

  • un système de paramétrage de 21 fonctions pour une personnalisation maximale

  • un flash intégré puissant très pratique pour piloter des flash externes même si le Dynax 9 a été discrédité pour cela (un boitier pro ça n’a pas de flash intégré, c’est fragile !) alors que ce flash est solidement construit et rangé à l’abris. C’est donc avantage qui évite de transporter un flash “maitre” en plus des autres.



Prise en main du boitier

La prise en main est excellente grâce à la poignée profonde est c’est heureux car l’appareil pèse 900g !

Au sommet de l’appareil, à gauche, se trouve la molette de correction de l’exposition - réglable par demi IL ou tiers d’IL au choix - et de correction du flash. Elle est verrouillée par un petit loquet pour éviter tout déréglage involontaire.

Au centre, le viseur, massif. Il est équipé d’un système de correction de la dioptrie pour viser sans lunettes , d’un volet pour empêcher les entrées de lumière pendant les poses longues et du système “eye-start” qui peut sortir le boitier de veille et activer l’autofocus dès que l’œil est au viseur.

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A droite, la molette de sélection de mode de prise de vue et un petit écran indiquant le diaphragme, la vitesse et le nombre de vues restantes sur la pellicule. Il sera aussi à configurer les différents paramètres personnalisables du boitier et peut-être éclairé pour être d’avantage visible de nuit.

A l’avant on trouve le bouton pour libérer l’objectif, un sélecteur “AF-MF”, un sélecteur du type d’autofocus (simple, continu ou automatique) et le testeur de profondeur de champs. A chaque pression sur celui-ci, le miroir monte et redescend, comme si l’appareil prenait une photo. Cela m’a un peu surpris au début, mais c’est apparemment tout à fait normal.

A l’arrière à gauche se trouve l’interrupteur. A droite, le gros bouton “AF” active l’autofocus, la touche “AE-L” permet de bloquer l’exposition et un sélecteur permet de choisir le type de mesure de la lumière : spot, pondérée centrale ou matricielle sur 14 zones en nids d’abeille.

Enfin, à droite de la poignée, une petite porte dévoile 4 boutons permettant l’accès et le réglage des configurations personnalisables ainsi qu’aux données de prises de vue des 7 derniers rouleaux (pratique pour voir ce qui a fonctionné…ou pas !).

Toutes ces molettes et boutons sont bien construits. Rien ne vibre, tout est parfaitement ajusté et renforce le sentiment de robustesse que l’on a en prenant en main l’appareil.

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Utilisation sur le terrain

Le réveil du Dynax 9 est instantané. Le chargement du film est automatique et rapide. Sur les 11 pellicules que j’ai fait avec, je n’ai eu aucun problème.

Le viseur

Le grand viseur est confortable, lumineux et permet de faire une mise au point précise facilement. C’est, avec celui du Nikon F5 et du D3x, le meilleur viseur que j’ai pu utiliser.

Je l’ai équipé d’un viseur d’angle, très pratique pour viser avec l’appareil au raz du sol. L’absence de poignée verticale intégrée est d’ailleurs un avantage, permettant de poser le boitier plus bas sur le sol. Ces quelques centimètres gagnés peuvent faire la différence pour se placer au niveau du sujet en macrophotographie !

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L’exposition

La mesure de lumière en nid d’abeille me parait très précise. Je ne passe en mesure spot que dans les cas de fort contre jour pour éviter que la cellule ne se laisse influencer par un arrière-plan sombre ou trop clair.

Le bracketing est disponible et change l’exposition par palier de 0.5 IL uniquement sur 5 vues. Concrètement cela donne : exposition normale > -0.5 > +0.5 > -1 > +1. Il n’est pas possible de régler le décalage sur 0.7 ou 1 IL.

Je l’ai utilisé en paysage dans les cas ou j’avais un doute sur ma me mais c’est l’exposition de la mesure matricielle qui était bonne dans 90% des cas, une preuve de sa fiabilité !

La prise de vue

La réactivité au déclenchement est irréprochable, je n’ai jamais ressenti de temps de latence, c’est instantané. Je n’utilise jamais la rafale (le film coute beaucoup trop cher pour cela, je la réserve au numérique !), juste le mode de déclenchement simple, vue par vue, le retardateur 2 secondes pour le paysage et parfois le bracketing.

Le retardateur 2 secondes fonctionne avec le pré-relevage automatique du miroir (mirror lock-up). Je l’utilise très souvent sur trépied pour justement, éviter les vibrations du au relevage du miroir.

L’autofocus

L’autofocus est très précis. Je n’ai quasiment jamais pu le mettre en défaut sauf dans des cas difficiles comme en visant au travers d’un feuillage. Il est également assez bruyant, rapide mais bruyant.

Bien qu’il y ai 3 collimateurs disponibles, ils sont très proches les uns des autres. En pratique je n’utilise donc que le collimateur central.

Cela est du à la motorisation “à vis”, le moteur se trouvant dans le boitier actionnant la mécanique de l'objectif pour déplacer les groupes optiques.

Cela concerne toutes les optiques Minolta sauf deux : le 70-200 F2.8 et le 300mm F2.8, toutes deux “SSM”, à motorisation intégrée à l’objectif. Le Dynax 9, sortit avant ces deux objectifs, n’est d’ailleurs pas capable de les piloter sans une mise à jour, impossible à réaliser aujourd’hui faute de pièces disponibles. La prise de vue est possible en mise au point manuelle.

Avec mes 17-35 G et 80-200 “High Speed” G, la mise au point est très rapide. Le couple du moteur se fait d’ailleurs sentir en tenant l’objectif. Par contre avec mon tamron 180mm macro, elle est beaucoup plus lente (la course du groupe optique est importante pour permettre une mise au point précise aux rapports de reproduction élevés).

La vitesse dépend donc en partie de l’objectif. Privilégiez les versions “HS” quand c’est possible.

D’autres sources de bruit !

En plus de l’autofocus, la performance technique du boitier s’entend au déclenchement ! Pas forcement d’avantage qu’un autre reflex professionnel mais ce n’est pas un boitier discret.

Le bruit est en revanche assez agréable, un “schlock” satisfaisant, qui valide le fait que, oui, l’appareil a bien pris une photo et qui fait partit du charme de ce genre de boitier.

Autre source de bruit : le rembobinage du film. Deux vitesses sont possible, rapide (6sec) et lente (9sec). Cette dernière est moins bruyante mais je ne peux pas la qualifier de discrète. Ce bruit vous fera remarquer en photographiant un spectacle ou en photo animalière. Mais le Dynax 9 ne permettant pas un rembobinage manuel, il faut s’en contenter.

Enfin, un petit mot sur le revêtement. Mon exemplaire était en bon état mais au bout de quelques semaines, un petit bout s’est détaché, sous mon index droit. C’est un défaut courant de ce modèle et de nombreux boitiers on la poignée abimée. Attention donc, au moment d’en choisir un !

Et la qualité d’image ?

Contrairement au numérique, ou la qualité d’image dépend en grande partie du capteur et donc de l’appareil, en argentique elle dépend surtout du film et de la qualité de l’optique utilisée.

Le rôle du boitier est de réaliser une mise au point correcte et de déterminer le bon couple vitesse - diaphragme dans le maximum de situation et le Dynax 9 est parfait pour cela, les belles optiques Minolta feront le reste !

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Conclusion

Je suis très satisfait de ce reflex ! Il est performant, solide, relativement compact, son utilisation est très plaisante et confortable et son viseur est à la hauteur de mes espérances et de sa réputation.

Je ne lui trouve que trois défauts :

  • le poids, conséquence d’une construction à toutes épreuves

  • le bruit, lié à ses performances très haut de gamme

  • la fragilité du revêtement. Attention à choisir un exemplaire “propre” !

Si vous pouvez accepter cela, le Dynax 9 vous apportera l’un des meilleurs reflex argentique 24x36 produit toutes marques confondues, fait pour durer et vous accompagner dans toutes les conditions.


Matériel utilisé pour  prendre les photos de cet article :

Kodak Ektachrome 100 : disponible à la Fnac et chez Darty

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